Ecole française vers 1840, attribué à Devéria
Deux jeunes filles à la harpe
Huile sur toile
23 x 18 cm
Cartel inscrit « Devéria » sur le cadre et une annotation « Devéria » au revers
Et quand on parle de Devéria c’est finalement beaucoup d’Eugène (1808-1826)
Alors qu’en l’occurrence ces jeunes filles rêveuses évoqueraient plutôt son frère Achille (1800-1859) :
Les deux frères jouissaient d’une très grande célébrité dans la première partie du XIX° siècle avant d’être passées à la trappe de la modernité, c’est pourtant un nom qui a continué longtemps d’évoquer la bonne société française de cette époque, sa vanité et son ennui poli, celle qui se faisait portraiturer avant que la photographie ne rende l’exercice trop démocratique.
Et nos jeunes filles alors ?
Le tableau a un peu souffert: découpé sans doute, comme en atteste l’irrégularité des bords et l’absence de châssis, ce cadrage qui n’est pas d’origine en accentue le sentiment de confinement dans une vie de convenance, dont ce regard vers le peintre – et le spectateur – évoque comme un appel à l’aide.
Instinctivement, je ne penserais pas à un des frères Devéria, pourtant friands de jeunes filles et de harpes. Un manque de rondeur et ce je ne sais quoi de tragique.
Mais c’est là tout l’intérêt, et la question demeure : les jeunes filles bien nées sont-elles toujours peintes par un Devéria ?